Seroba confirme ses ambitions françaises Biotech Finances

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LE FONDS IRLANDAIS SEROBA CONFIRME SES AMBITIONS FRANÇAISES,
by Pierre Havez

Fondé en 2002 à Dublin, le fonds irlandais Seroba renforce sa présence française afin d’accroître ses investissements sur le continent européen.

Nous avons la volonté de nous développer en France, en Italie, au Bénélux ou en Allemagne, à partir de Paris.

Maud Lazare, Partner chez Seroba

Alors que nos investissements étaient historiquement majoritairement en Irlande et au Royaume-Uni, nous avons la volonté de nous développer en France, en Italie, au Bénélux ou en Allemagne, à partir de Paris,” précise Maud Lazare. “Ce choix nous paraît très légitime car l’écosystème des biotechs et des dispositifs médicaux y est l’un des plus développé en Europe en matière de réseaux d’affaires et d’opportunités : accès facile à de nombreuses sources de financements non dilutifs, management de qualité, rayonnement facile vers le reste de l’Europe. »

Des atouts encore plus pertinents en période creuse, estime même l’entreprise. « Contrairement au secteur de la tech, où une pléthore de fonds d’investissement s’oppose une concurrence acharnée sur chaque deal, les fonds spécialisés dans les sciences de la vie fonctionnent davantage en mode collaboratif, en se syndiquant, surtout en ce moment,” observe Maud Lazare. “Les montants parfois moins ambitieux des levées de fonds actuelles présentent même de réelles opportunités pour un fonds de taille intermédiaire comme le nôtre, car ce contexte nous place à égalité avec des structures aux moyens habituellement plus importants. Cela nous permet aussi d’étudier des dossiers d’entreprises plus matures, qui préfèrent une extension de leur dernier tour de financement plutôt qu’une nouvelle levée. »

Nous intervenons toujours à un stade précoce selon deux stratégies: l’une opportuniste et l’autre plus proactive à partir de thématiques précises.

Bruno Montanari, Partner chez Seroba

Une soixantaine de millions à déployer d’ici 2026

Avec un total de 300 millions d’euros sous gestion investis sur 32 sociétés, Seroba compte clôturer son 4e fonds d’ici la fin de l’année. Celui-ci pourrait dépasser les 120 M€ et permettra d’accompagner de 10 à 12 sociétés au stade préclinique, voire clinique (série A ou série B). D’ores et déjà, 5 entreprises ont été investies auxquelles devraient s’ajouter, dans les trois ans à venir, jusqu’à 7 nouveaux financements d’une dizaine de millions d’euros chacun, principalement en France et dans ses pays voisins. Les domaines privilégiés par Seroba concernent notamment la thérapie génique, les maladies auto-immunes et inflammations, ou en cancérologie.

« Nous visons une répartition d’environ 70% en biotech et 30 % dans les dispositifs médicaux,” précise Bruno Montanari, partner. “En biotech, nous sommes ouverts sur les champs thérapeutiques et les modalités de traitement : petites molécules, produits biologiques, thérapie génique et cellulaire. Nous intervenons toujours à un stade précoce selon deux stratégies : l’une opportuniste et l’autre plus proactive à partir de thématiques précises comme par exemple pour Sibylla Biotech en Italie, (23 millions d’euros en série A) que nous avons identifiée à la suite d’une revue approfondie du domaine de la dégradation de protéine en Europe. »

Des plans de développement aux USA

Le fonds irlandais a aussi déjà participé au financement du français Coave Therapeutics dans le champ de la thérapie génique, en 2021, ou à celui de l’irlandais Perfuze (22,5 M€, co-leadé avec EQT, en février 2022) dont le dispositif permet de retirer les caillots sanguins en cas d’AVC. « Pour des raisons règlementaires, nous privilégions les medtechs avec un plan de développement aux Etats-Unis, car le processus d’enregistrement avec la FDA y est beaucoup plus efficace que pour les dispositifs médicaux en Europe dans le contexte actuel,” ajoute Bruno Montanari.

“Dans ce domaine, nous investissons de manière moins précoce, après les premiers résultats chez les patients, et dans des technologies très variées, même si nous intervenons régulièrement dans les dispositifs médicaux de classe 3 – plutôt implantables – par exemple. » Une stratégie que Seroba poursuivra dans son prochain fonds, d’ici 18 à 24 mois.

Un premier investissement français: Coave Therapeutics

Au départ baptisée Horama, autour d’un programme unique visant une pathologie rare liée au gène PDE6 beta, dans le domaine de la rétinite pigmentaire (une pathologie de l’oeil) actuellement au stade clinique, la société basée à Paris a été renommée Coave Therapeutics au moment de développer une plateforme de thérapie génique permettant de viser de multiples pathologies.

« Leurs recherches ont permis de mettre à jour une technologie consistant à améliorer les vecteurs viraux AAV (adeno-associated virus), en ajoutant par voie chimique à la capside virale – le vecteur – des ligands. Ce processus simple permet d’optimiser la distribution du gène vers les organes cibles, ce qui constitue aujourd’hui l’un des principaux obstacles à la thérapie génique », décrit Bruno Montanari.

Après une levée de fonds de 33 millions d’euros en série B, en juillet 2021, la société (27 collaborateurs) entend développer de nouvelles applications en ophtalmologie, mais aussi pour le système nerveux central, les muscles, le coeur ou d’autres organes. Elle vient ainsi d’initier deux programmes sur les cibles GBA 1 et TFEB pour lutter notamment contre la maladie de Parkinson.

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